24 octobre 2025
Le Projet de loi de finance 2026 (PLF 2026), présenté le 14 octobre 2025 par le ministère de l’Économie, entend rationnaliser la dépense publique tout en pérennisant des politiques prioritaires. Or, deux mesures prévues (les articles 80 et 81) inquiètent profondément le Groupe ECF : la suppression de l’aide de 500 € pour les apprentis et la réduction du financement du permis de conduire via le Compte Personnel de Formation (CPF).
Jusqu’à présent, les apprentis pouvaient bénéficier d’une aide publique de 500 € pour financer leur permis B. Selon France Compétences, 73 000 jeunes ont profité de cette mesure en 2024.
Mais l’article 80 du PLF 2026 supprime cette prime, au nom d’une « rationalisation » budgétaire. Cette décision touche directement des publics pour lesquels le permis représente une condition d’accès à l’emploi, notamment en milieu rural.
Patrick Mirouse, Président du Groupe ECF, dénonce « un double coup porté à la jeunesse » : sans aide et sans CPF, obtenir le permis devient un luxe pour des milliers de jeunes en formation professionnelle.
L’article 81 du PLF 2026 prévoit une régulation de l’usage du CPF appliqué au financement du permis de conduire, limitant ce droit aux formations strictement nécessaires à l’exercice d’un emploi.
Selon la DARES (mai 2025), 305 000 personnes ont bénéficié en 2023 d’un financement CPF pour le permis B, représentant près de 23 % de toutes les formations financées.
Ces chiffres montrent que le CPF est devenu un levier majeur d’accès à la mobilité et à l’emploi. Sa restriction risquerait d’exclure les jeunes sans ressources ou sans autre moyen de financement.
La combinaison de ces deux mesures touche de plein fouet les jeunes, les apprentis et les demandeurs d’emploi. Environ 380 000 personnes pourraient être concernées par une restriction d’accès au permis selon les données croisées de la DARES et de France Compétences.
Dans les zones rurales, où la voiture est souvent le seul moyen de se déplacer, cette réforme crée une fracture territoriale plus profonde : pas de permis = pas d’emploi = pas d’autonomie.
Si la logique du gouvernement repose sur la réduction du déficit public, fixé à -4,7 % du PIB en 2026 selon Bercy, cette politique pourrait être contre-productive à long terme. Le permis de conduire est un investissement pour l’emploi et la compétitivité : chaque permis financé favorise l’accès au travail, réduit les taux de chômage et participe aux recettes fiscales locales.
Près d’un jeune sur deux se voit refuser un emploi faute de permis de conduire, confirmant à quel point le permis reste un levier indispensable pour l’insertion professionnelle.
Le retrait des aides risques au contraire d’augmenter la précarité et de créer un effet domino négatif sur les aides sociales (RSA, chômage).
ECF demande officiellement au Parlement de réexaminer les articles 80 et 81, afin de :
Au-delà des chiffres, il s’agit de défendre un droit fondamental à la mobilité et à l’égalité des chances. Pour nous, restreindre ces aides reviendrait à pénaliser la jeunesse et à fragiliser un secteur de la formation déjà très réglementé.
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5 mars 2025
L’avancement de l’âge du permis de conduire à 17 ans (janvier 2024) a profondément modifié le profil du jeune en apprentissage de la conduite accompagnée : si l’on note une désaffection des 16 / 17 ans, qui préfèrent se concentrer directement sur le permis de conduire, les plus jeunes l’ont au contraire plébiscité dès l’âge de 15 ans.